Les paysages et associations végétales de l’Aubrac ont été largement influencées par la présence humaine.

Si la géographie montagneuse et un relatif isolement par les profondes vallées du Lot et de la Truyère ont tenu le massif à l’écart des excès du développement économique et du voisinage des concentrations urbaines modernes, l’histoire antérieure a joué un rôle essentiel dans le façonnage de l’Aubrac actuel. Ce patrimoine naturel rare et spécifique est en effet le résultat de l’action des anciennes générations sans lesquelles l’ensemble serait plus ou moins recouvert de forêts impénétrables.

Les tourbières, dans lesquelles sont conservés les divers pollens déposés depuis la fin des glaciations, constituent de véritables archives de la végétation et permettent de schématiser assez précisément l’évolution de la végétation du massif de l’Aubrac depuis plus de 15000 ans.

cf “Fleurs et Paysages d’Aubrac” de Francis NOUYRIGAT

On peut rencontrer de nombreuses tourbières aux alentours du bâtiment d’accueil de Bonnecombe.

Les tourbières sont des zones humides aux eaux généralement acides et stagnantes. Ces caractéristiques créent un milieu appauvri en oxygène et donc pauvre en bactéries où la matière végétale se décompose très lentement. Elle s’accumule progressivement en formant un dépôt appelé la tourbe. L’épaisseur des tourbières généralement observée en France est comprise entre 50 cm et 10 mètres. Les principaux végétaux formant la tourbe sont des mousses, les sphaignes, qui colonisent petit à petit la surface de l’eau. Du fait de son acidité, la tourbe conserve la matière organique et on a retrouvé dans les tourbières nordiques de nombreux dépôts archéologiques dont des corps humains « momifiés » en parfait état de conservation.

On y trouve des plantes rares comme la Ligulaire de Sibérie, le Saule des Lapons aux petites feuilles duveteuses, et quelques plantes carnivores comme le Droséra qui capture les insectes avec de la glue, la Linaigrette ou l’Utriculaire qui piège les micro-organismes aquatiques.

Le Drosera est une plante carnivore protégée en France. Elle affectionne les tourbières acides à sphaignes. Se rencontre uniquement de 600 à 2000 mètres d’altitude.

Riches en insectes de tout genre, les tourbières ont une valeur écologique qu’il est important de préserver ; on y trouve jusqu’à 200 espèces d’arachnides.Le site de Bonnecombe abrite une flore spécifique, et riche; aussi, Aubrac Sud Lozère a crée un parcours botanique, près du lac de Bonnecombe.

Quelques fleurs que l’on trouve sur l’Aubrac :

Narcisse des poètes

Elle pousse entre avril et juin. Son bulbe contient un alcaloïde ( narcissine ) qui lui donne des propriétés vomitives bien connues des anciens. le parfum très fort que dégage sa fleur est si entêtant qu’il peut presque provoquer un endormissement a forte dose. C’est l’origine du nom, du grec “narke” (sommeil). la floraison est si dense dans les prairies fauchées d’altitude que les fleurs sont ramassées au râteau pour être expédiées vers les fabriques de parfum.

Le Genêt

Arbuste très envahissant du fait de l’extrême résistance de ses graines qui peuvent attendre indéfiniment que les conditions deviennent propices a leurs germination (+ de 25 ans ). Ses usages passes étaient multiples: balais, couvertures de chaumes, fabrication de cordages, substitut local au chanvre, plante tannante du cuir … il contient de la spartéine, alcaloïde cardiotonique et hypertenseur.

La Jonquille

Dans le temps passe elle a été utilisée pour soigner l’épilepsie et les convulsions. plus sérieuse est son action émétique lié a la présence d’un alcaloïde toxique , la narcissine.

La Gentiane

Plante haute de 60 à 120 cm qu’on trouve de juin à août sur un sol frais et ensoleillé. Son nom se rattache à Gentius, roi d’Illyrie au IIème siècle avant J.-C., qui aurait fait connaître ses propriétés. Elle met environ dix ans avant d’atteindre son plein développement et de fleurir. La gentiane contient un principe amer (gentianine) et fébrifuge ; on en arrache de grande quantité pour la confection d’un apéritif obtenu par macération de ses racines avec de l’alcool.

 

Galerie photo : Flore de l’Aubrac